Histoire et Patrimoine

Un héritage vivant au cœur de la Wallonie

La Vieille Cense¹, située à Marloie, près de Marche-en-Famenne, est un bâtiment historique emblématique de la région wallonne. Construite à partir du XVe siècle, cette ancienne métairie fut un pilier agricole de la prestigieuse abbaye de Saint-Hubert jusqu’à la Révolution française. Aujourd’hui rénovée et adaptée, elle s’est transformée en un centre dynamique d’activités culturelles. Classée au patrimoine immobilier de Wallonie depuis 1988, la Vieille Cense est un témoin précieux de l’histoire et de l’architecture locale.

¹ Une cense désigne une ferme ou exploitation agricole dépendant d’une abbaye, d’un domaine seigneurial ou d’une institution religieuse.

Un domaine seigneurial aux multiples évolutions

Les premiers bâtiments de la Vieille Cense datent du XVe siècle. Ce complexe agricole, construit en moellons de calcaire et briques avec des toitures en ardoises, reflétait la richesse et l’importance de l’abbaye de Saint-Hubert. Au XVIe siècle, le domaine fut divisé en deux entités distinctes :

  • La Vieille Bouverie (ou ‘Vieille Cense’), qui comprenait :

    • Le corps de logis seigneurial (dans l’angle sud-ouest).
    • Les étables (à l’ouest).
    • La moitié de la grange (au nord).
  • La Nouvelle Bouverie (ou ‘Nouvelle Cense’), qui regroupait :

    • Un second logis (incluant ‘La Tourette’).
    • Une aile d’étables (à l’est).
    • La deuxième moitié de la grange.

De nombreux bâtiments se sont ajoutés au fil des siècles, créant une imposante ferme en carré qui devint un élément central de la communauté locale.

De l’abbaye à la Révolution française

Propriété de l’abbaye de Saint-Hubert jusqu’en 1794, la Vieille Cense témoigne de l’influence spirituelle et économique de cette institution. Après la suppression de l’abbaye, ses biens furent vendus en 1797 lors de l’annexion de la Principauté de Liège à la France. Cette période marqua un tournant pour la métairie, qui passa entre les mains de propriétaires privés.


Une histoire marquée par les épreuves

Le XIXe siècle vit de nombreuses transformations architecturales de la Vieille Cense, tandis que la Seconde Guerre mondiale laissa une empreinte dramatique sur le site. Le 21 mai 1944, un bombardement aérien, suivi de l’explosion d’un train de munitions allemand, détruisit une partie du village de Marloie, causant une quarantaine de morts et endommageant gravement les bâtiments.

Grâce à son classement en 1988, la Vieille Cense a fait l’objet de restaurations méticuleuses, permettant de préserver ce joyau architectural.


Un lieu de vie et de partage aujourd’hui

Aujourd’hui, la Vieille Cense est un centre culturel, social et familial vibrant. Ce remarquable ensemble accueille expositions, conférences, réceptions, et fêtes familiales dans un cadre historique d’exception. La salle principale et la cour offrent un espace idéal pour conjuguer patrimoine et modernité.


Description architecturale

Située au cœur du village, à proximité immédiate de l’église Saint-Georges, la Vieille Cense conserve sa division historique entre deux logis. Paradoxalement, le plus ancien des deux est celui connu sous le nom de ‘Nouvelle Cense’, datant du troisième quart du XVe siècle.

Avec ses façades en encorbellement de bois converties en pierre au XVIIe siècle et ses toitures d’ardoises, la Vieille Cense illustre l’évolution de l’architecture rurale wallonne à travers les siècles.

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